Le 2 janvier au petit matin, notre tour vient nous chercher à l'hostel, et ainsi commence notre excursion de 3 jours pour 580 000 pesos.

On roule jusqu'à Riohacha, capitale de la Guajira. De là, on nous fait faire le tour du micro village pour retirer de l'argent. Ce fut la mission, tous les distributeurs étaient vides. Au bout du 5 ou 6e distributeur, ça marche enfin! Nous sommes donc en retard, et c'est notre petit déj qui en pâtit. On prend à emporter un chocolat chaud avec deux pauvres bouts de pain. Grosse frustration du matin!


La jeep arrive, déjà bien pleine. Il n'y a absolument pas de place pour nos gros sacs. On doit donc tout déballer et faire un petit sac à l'arrache en 5mn. Comme je ne suis pas du matin, je vais évidemment oublier la moitié des choses que j'avais préparé, et laisser un sac d'affaires mouillées dans mon backpack. Je serai ravie à mon retour.


Il faut donc embarquer, et on nous case, nous les plus grandes du groupe, tout à l'arrière de la jeep. On est contentes ! La jeep ne pourrait pas être plus remplie, nous sommes 7! Dans notre voiture, il y a deux couples de colombiens d'une bonne trentaine-quarantaine d'années qui voyagent à moto depuis plusieurs semaines dans le pays. Une deuxième jeep nous suivra, elle remplie de deux autres couples qui font partie du groupe de motards, et deux amies du Paraguay en vacances. On part enfin, mais vite arrêtés par la police pour excès de vitesse. On repart sur les routes, et notre 1er stop est déjà perturbant. On descend prendre quelques photos au pied des salinas de Manaure.

Mais très vite, on se fait aborder, voire presque harceler par des enfants qui nous demandent de l'argent, des biscuits, de l'eau... Waouw, le choc de pauvreté est déjà brutal.


On s'arrête ensuite dans un petit village pour acheter 2-3 bricoles. On commence à quitter sérieusement la civilisation. Les routes sont désertes, les taxis sont des vélos avec une charrette à l'arrière... Dans la supérette du coin, on se fait alpaguer par des colombiens venus prendre leur verre d'Aguardiente, alcool fort typique de Colombie, et nous sommes conviées, voire même plutôt forcées de partager un shot avec eux. Pas évident le shot le matin un lendemain de soirée..

On est pas encore arrivés ! On repart mais on s'arrête de nouveau dans un autre village nommé Uribia (on commence un peu à saturer avec Elke, surtout que nous passons la journée entière derrière dans la jeep) pour acheter cette fois des biscuits, des bonbons et de l'eau pour les enfants du désert. Ca prend un temps fou, les latinos ne sont sacrément pas bons pour se presser.

Ca y est, on commence enfin à rouler dans le désert, on perd toute trace de civilisation, mis à part quelques enfants qui courent par ci par là, sortant de nulle part.


Avant d'arriver au lieu où nous passerons notre première nuit, nous faisons un ultime stop au bord d'un lac où des centaines de flamants roses se sont posés. Sur le sable, des touts petits crabes se sont également accumulés. Il était temps que l'on s'arrête un peu, je commençais sérieusement à avoir envie de vomir à l'arrière de cette jeep. J'ai gagné le droit de finir la journée devant, enfin !!

En milieu d'après midi, nous arrivons à Cabo de la Vela, spot inconditionnel pour apprendre le Kite surf et profiter de la mer en plein désert. Ce n'est pas encore l'endroit le plus isolé de ce désert, mais on commence tout de même à se sentir seuls au monde. Avant de déjeuner, on profite de la vue et du calme avec Elke.

Après le déjeuner un peu tardif, on profite des derniers rayons du soleil pour aller au Pilon de Azucar, un spot où nous pouvons admirer d'en haut le désert à perte de vue.

Au retour, la nuit tombe et on prend enfin possession de nos habitations pour le soir. Le groupe de colombiens avec qui nous voyageons dans les deux jeep s'approprient les seuls lits disponibles, ce qui nous fait un peu bouillir avec Elke. C'est pas grave, nous allons tester notre première nuit en hamac, dans des chinchorros pour être plus précis. Ce sont des hamacs plus confortables, et honnêtement on s'y sent très vite à son aise. Avant de dormir, c'est opération douche avec un seau d'eau froide et lampe frontale sur le front. Niveau confort minime, on est pas mal là. On ne fera pas long feu, et malgré quelques rares réveils dans la nuit, on dort plutôt très bien. Encore plus étonnant, Elke qui dormait mal depuis des semaines car elle avait mal au dos a passé une super nuit!


Le matin du 3 janvier, nous nous réveillons à 4h30 du mat' avec une partie du groupe pour aller voir le lever du soleil au phare de Cabo de la Vela, n'ayant pas vu de réel coucher du soleil la veille. Evidemment, les colombiens sont lents, trèèèèès lents et on part tout juste à temps avant que le soleil ne se lève. Sur place, le ciel est encore couvert, on a donc un demi lever de soleil.

De retour à l'hôtel, les autres émergent à peine. On s'enfile un petitt déjeuner en vitesse, assez dégueu, à base d'arepas, de fromage et de poisson qui sent super fort. Après cela, nous sommes déjà prêtes. On en profite pour faire une petite sieste dans nos hamacs en attendant le reste du groupe.

On repart sur la route vers 8h du matin, mais cette fois avec Elke, on fait bien comprendre que l'on prendra les places de devant ou du milieu, on n'ira plus derrière! Nous nous enfonçons de plus en plus dans ce désert aride de terre.

S'en suit une suite interminable de faux péages créés par des enfants du désert, pour nous demander en échange de l'argent, de l'eau ou des biscuits. Mais il y en a tellement que nous ne pouvons pas tous les satisfaire. C'est super choquant, il y a tant de pauvreté par là bas! Ils peuvent même devenir agressif si on ne leur donne pas ce qu'ils espèrent. Et si nous ne pouvions rien leur donner, il fallait que l'on klaxonne à multiples reprises, que l'on accélère jusqu'au dernier moment pour que les enfants baissent leur corde et nous laissent passer.

Nous arrivons avant le déjeuner aux dunes de Taroa, plus très loin de Punta Gallinas. Encore ici, de petits villages faits de rien se hissent devant nous.

Nous nous arrêtons un moment pour profiter de ces dunes, moins impressionnantes que celles de Huacachina au Pérou mais tout de même sacrément jolies. On peut y admirer le désert à perte de vue, et regarder des enfants du désert jouer au foot.

Mais la faim nous fait vite rentrer à la voiture. Nous sommes attendues pour le déjeuner tardif à notre deuxième "hôtel". Les paysages sont de plus en plus dingues, et nous voilà enfin arrivés à Punta Gallinas. C'est MA-GNI-FIQUE! Je le mets dans le top 3 des paysages que j'ai vu pendant tout mon voyage! Les falaises du désert ocre se mêlent au bleu de la mer et au vert des mangroves. Le calme y est incroyable, et le soleil sublime toutes ces couleurs.

Après le déjeuner, nous avons un petit peu de temps avant l'activité du jour. On en profite pour faire un joli shotgun de nos hamacs pour notre deuxième nuit en plein air et pour profiter de la vue.

En milieu d'après midi, on repart en jeep pour profiter de la fin de journée sur la plage.

On s'arrête avant tout devant un mirador qui surplombe la côte.

Il y a un vent de malade sur la plage, certains se baignent, mais Elke et moi non. On continue à bien rire avec nos anecdotes partagées autour d'une bière pas fraiche.

Après le coucher du soleil, on rentre à l'hôtel. Notre chauffeur alterne entre son reggaeton et sa banda locale qu'on commence à connaitre par coeur après 2 jours de road trip. Après le diner de poisson pour changer, et une douche qui se résume à un filet d'eau froide, on se met au "lit" dans notre hamac. Cette fois ci, on dormira moins bien car nous sommes au bord de la mer et le vent est plutôt très frais la nuit.


Le 4 janvier, après le petit déjà, nous prenons déjà la route du retour. Mais juste avant cela, nous nous arrêtons au point le plus au nord de l’Amérique du Sud, à la pointe à proprement parlé de Punta Gallinas. On fait notre série de photos clichés, et nous attendons encore pour changer toute la troupe des colombiens, qui adoooorent les photos.


Sur le retour, on retrouve les mêmes enfants aux mêmes péages réclamant toujours des vivres. On se demande vraiment comment ils arrivent à survivre.


La route est longue car on fait cette fois tout d’un trait jusqu’à Urubia.

Une fois là-bas, on perd pas mal de temps avant de déjeuner dans un resto. On reprend ensuite la route jusqu'à Riohacha. Avec Elke et les deux filles du Paraguay, on attend ensuite le transfert qui nous conduit à Santa Marta. C’est parfait, j’ai le temps d’aller faire des emplettes sur le troittoir d’en face, et de trouver des sacs colombiens juste à mon goût et beaucoup moins chers que dans les autres villes de Colombie : un bordeaux pour moi, un bleu marine pour Emilie et un moutarde pour bébé Bryan. J’en profite pour acheter aussi des trousses colorées, je suis ravie. Je rentre tout pile pour repartir à Santa Marta.


Arrivées aux alentours de 22h à Santa Marta, nous allons tout naturellement à l’auberge que nous avions réservé dans la journée avec Elke. Or, une fois sur place, le réceptionniste a le regret de nous annoncer que notre réservation n’a pas pu être prise en compte car l’hôtel est complètement full jusqu’à la semaine prochaine. La flemmeee de chercher une auberge à cette heure là ! Bon, le réceptionniste nous recommande deux autres hostels, on va aller voir. Les deux ne nous inspirent absolument pas, on entend même la musique de dehors. Je trouve une dernière auberge sur booking qui a l’air pas mal du tout, on tente. Mais ces petits cons vont nous faire attendre sur un banc pendant 15mn le temps de finir le check in de deux filles. Or, le temps que l’on nous prenne en charge, « oh zut, quelqu’un vient de réserver les deux derniers lits sur Booking ». Ouuuuuh il ne m’en fallait pas plus pour sortir de mes gonds. Malgré des menaces de mauvaises critiques sur booking de ma part, on nous fait de grands sourires et on nous propose d’aller voir le voisin qui lui a une chambre de libre. Ah oui, mais alors là, quelle chambre !!! Avec Elke, on reste sans voix. L’hôtel est super vieillot, donne envie déjà de vomir à l’entrée, et la chambre est immonde, et le lit est juste un arrache vertèbres. Bref, il est 22h30, on a pas envie de se battre, on accepte cette chambre et on partira à la première heure le lendemain.

On va tout de même se changer les idées en allant diner dans le centre de Santa Marta. La ville est sacrément moche et sale. On est pas trop rassurées, les ¾ des rues sont désertes et juste fréquentées par des mecs louches. On ne va pas trop s’attarder. On se prend un sacré fou rire avant de se coucher en repensant à notre sacré poisse et à notre envie très très forte de partir de cette ville.