Après 17h de voyage (1 bus, 1 bateau, 1 taxi, 1 avion, 2 bus et 1 dernier bus de ville), j'arrive enfin à Rio. Je me débrouille pas mal car j'arrive tout pile au bas de mon hostel en ayant pris un bus local un peu au hasard et en ne connaissant pas la ville. Je suis au Misti Hostel dans le quartier d'Ipanema, littéralement à une rue de la plage. C'est un quartier assez riche au sud de Rio et relativement safe donc c'est pas mal sachant que la ville très dangereuse. A Rio, plus tu vas au nord, plus c'est pauvre, et plus tu vas au sud, et plus tu cotoies la haute société. Mais ce qui est assez paradoxal, c'est que chaque quartier a sa ou ses favelas juste derrière, généralement en haut des montagnes. Et c'est parfois marquant: à Leblon par exemple, au sud de Ipanema, un Sheraton s'est implanté juste au pied de la favela Vidigal, et tente tant bien que mal de privatiser une plage pour l'hotel, mais les gens de la favela résistent. C'est pourquoi notamment Rio est une ville dangereuse. Il y a un tel fossé entre la pauvreté des favelas et la richesse des gens de Ipanema, Leblon ou Barra da Tijuca, que la violence et le vol ne peuvent qu'exister.


Le premier jour, je vais le passer avec Mariano, un argentin d'environ 35 ans qui est mon unique compagnon de dortoir. Nous passons la journée ensoleillée sur les plages d'Ipanema et de Copacabana, ce qui me va bien car j'ai besoin de me reposer de mon long voyage.

Copacabana fait tout de même plus craignos et plus pauvre. Le littoral est bordé de gros immeubles assez moches, un peu moins à Ipanema. Les deux plages sont très étendues, et la baignade n'est pas évidente du fait des fortes vagues. Ce sont aussi des lieux propices au vol. J'ai connu énormément de gens qui se sont fait prendre leur sac ou leur téléphone lors d'un court moment d'inattention sur la plage. Du coup, je ne prends quasiment rien sur moi et dors sur mes affaires. Pour le coucher du soleil, nous allons à l'extrémité nord de la plage sur le rocher Arpoador où tout le monde se rassemble vers 16h30-17h pour admirer le spectacle du soleil qui se cache peu à peu derrière la montagne des Dos Irmaos.

Très vite, les lumières s'allument dans les favelas et le long de la plage, c'est superbe. A 19h, et comme tous les jours au Misti, c'est caipirinha gratuite. C'est top comme concept, du coup tout le monde rentre à cette heure là et c'est là que j'ai fait des milliards de rencontres. Ce soir là, je rencontre un enorme groupe de 25 argentins de 40 ans qui sont là pour un enterrement de vie de garçon.. l'ambiance est au rendez vous! Après cela, je discute avec Harry, un anglais gay très très cool. Je lui propose de se joindre à Pauline (une française de 23 ans à qui j'ai parlé sur le groupe des backpackeuses en Amerique Latine qui arrive le lendemain à Rio), Mariano et moi pour faire la rando des Dos Irmaos demain. Et voila comment former un groupe pour une excursion le lendemain! 


Mercredi matin, Pauline qui arrive de France, enchaine de façon incroyable sur une journée intense avec nous. On prend un uber à 4 qui nous dépose au pied de la favela Vidigal. De là, nous sommes alpagués par une vingtaine de mototaxis qui nous montent à toute allure en haut de la favela pour 5 reals. Nous commençons ensuite le trek qui s'avère pas si facile que ça. Grosse montée pendant 1h30 sous la chaleur de Rio. On voit quelques petits singes habitués aux touristes sur la route. Arrivés en haut, la vue est juste waouuuuw.

Nous passons bien 1h30 en haut à profiter du panorama. Il donne vue sur le corcovado, le pao de azucar, ipanema, leblon.. c'est magique! On sympathise avec 3 argentins, Camila, Agustina et Ignacio, et nous partageons une pause maté avec eux. Nous faisons donc le retour tous les 7, c'etait bien sympa. Petite bière en bas de la favela, et on rentre à l'hostel pour l'heure de la caipi. Le soir, Pauline et moi allons chez un ami brésilien d'une de ses amies francaises. On teste le metro pour la 1e fois et étonnamment, il est super propre, safe et spacieux! Une fois a Barra da Tijuca, changement de décor: quartier de riche avec des belles maisons et de belles voitures. L'appart des parents de Gustavo ressemble à un musée, tout est trop beau. Gustavo et Mickael, un ami a lui, parlent super bien anglais ce qui est très rare à Rio. Seule une minorité de gens aux Bresil parlent une autre langue, font de grandes études.. bref on a passé une bonne soirée mais c'était quand même un peu trop bobo pour moi. 


Jeudi, il pleut. Du coup avec Pauline nous partons dans le centre pour visiter les quartiers de Lapa et de Santa Teresa et ne pas perdre inutilement une journée. Lapa est un quartier très moche, et qui craint un peu. Il y a beaucoup de gens qui vivent dans la rue, beaucoup de pauvreté apparente. Les immeubles sont vieux, sombres, mais quelques rues sont mignonnes avec des maisons colorées. On ne se sent pas super en sécurité du coup on n'y restera pas longtemps. Juste le temps de voir los arcos de Lapa, d'aller voir la cathédrale qui est sacrément moche de l'extérieur et glauque de l'intérieur, et on s'enfonce enfin dans le quartier de Santa Teresa où l'on se sent déjà mieux. C'est une ancienne favela, pas trop dangereuse de jour mais qui est entre deux favelas qui se font un peu la guerre, donc il ne faut pas y trainer le soir. On passe un bon moment aux fameux escaliers de Salaron, où des dizaines de touristes se disputent le spot pour faire des photos.

En haut de ces escaliers commence vraiment le quartier de Santa Teresa. On se balade dans les rues colorées, parsemées de peintures et de tag sur les murs, c'est tout mignon.

Comme le quartier est en haut d'une montagne, nous avons une belle vue (enfin si il ne pleuvait pas on aurait eu une belle vue) sur le Pao de Azucar et Botafogo. Dans le petit centre, on arrive pile au moment où le petit train jaune du quartier passe. On monte dedans juste pour 30 secondes histoire de dire que nous l'avons fait.

Après une petite balade à pied bien sympathique, le jour commence à tomber et on préfère attendre un uber dans un café qui fait des pao de queijo et des acai incroyables!! Belle surprise! Dans le taxi, le uber nous fait un peu peur avec ses histoires de vols et de violence à Rio, nous disant que la ville de Rio n'a jamais été aussi dangereuse qu'en ce moment. Bon, on touche du bois il ne nous est rien arrivé! Le soir, après l'apero Caipi de l'hostel, on part avec tout notre groupe d'internationaux (Simo et Ghali les marocains, Emanuel l'argentin, Mark l'anglais, Montse la mexicaine, Pauline la francaise, un bolivien et un colombien dont j'ai oublié les prénoms) dans un bar dans le quartier de Gavea. Tres tres cool! On part ensuite en boite juste à côté où on y retrouve également le groupe des 25 argentins. Je rencontre aussi un brésilien, Gustavo, très sympa et parlant super bien anglais (ca se voit qu'il fait partie de la haute société de Rio) mais je n'aurai pas la chance de le revoir après cette soirée. La musique est un peu naze mais le lieu est sympa, en plein air avec vue sur le Corcovado, il y a pire! Couchée 5h, le réveil dans 4h va piquer. 


Vendredi, "dernier" jour à Rio (changement de programme à venir), je me lève tôt pour profiter des 50000 trucs que j'aimerais encore faire à Rio. Mat, l'unique argentin du groupe des 25 qui n'ait pas complètement l'air d'un requin, me demande si nous aimerions passer la journée avec lui et aller au jardin botanique. C'etait justement ce qu'on avait prévu avec Pauline! Après une tapioca pizza (énorme bonus), nous voila donc partis tous les 3 pour une soit disant marche de 20mn (qui durera une bonne heure au final) pour aller voir ce fameux jardin. C'est payant mais ca vaut le coup. C'est paisible, c'est énorme et il y a vraiment une végétation très variée (Emilie tu aurais adoré!). Nous nous dirigeons ensuite au parc Lage pas très loin de là. Ce lieu est incroyable: au milieu du parc se dresse un batiment en carré avec une cour intérieure et un petit point d'eau, le tout donnant sur le Corcovado. C'est magnifique!

On en profite pour se faire plaisir et se manger un burger cher et pas bon dans cette petite cour. Avant que la nuit tombe, on prend un uber direction le Mirante Dona Marta, en haut de la favela Santa Marta. C'est gratuit et on a quasiment la même vue sur Rio que du Corcovado qui coute lui 20 balles. Encore une vue waouuuw sur tout Rio, du nord au sud! Coucher du soleil trop beau, qui se reflète sur le Pao de Azucar.

Le uber nous attend "gentiment", mais à la fin de la course on se rend compte qu'il a laissé tourner le compteur tout le temps où nous prenions des photos. Bref, on s'est fait avoir comme des boeufs. J'ai adoré cette journée avec Pauline et Mat. Malgré beaucoup de préjugés, Mat est en fait super sympa et très différent de ses amis, il a été adorable avec nous. Je garderai contact avec lui pour le revoir à Rosario en Argentine. 

Le soir, soirée .. épique je dirai. Tous les vendredis et samedis soir, tout le monde sort dans les rues de Lapa. Il ne faut cependant pas s'y aventurer seul car il y a beaucoup de vols dans ces rues bondées. Avec Pauline, on attend donc Emanuel et un ami à lui pour y aller. Une fois sur place, c'est le top! Caipirinha à 5 reals, groupes de samba en live sous les arcos de Lapa, des bars bondés de partout... l'ambiance est incroyable. Nous irons ensuite en boite, mais la soirée finira plutot mal. Emanuel est en fait super macho et n'ayant pas apprécié une reflexion (anodine) de ma part, il nous abandonne au milieu de Lapa à 4h du mat. Heureusement, Pauline reprend la situation en main car je suis hors de moi. Elle nous trouve finalement un taxi et on rentre à l'hostel. N'arrivant pas à m'en remettre, je ne dormirai pas et passerai les 2h qu'il me reste à discuter avec Mat qui tentera de me calmer. Je suis au top pour prendre mon bus pour Ilha grande à 9h! 

Avec du recul, je suis contente que ce genre de petites épreuves m'arrivent. Ça m'apprend beaucoup sur moi même et sur les autres. 


Bref, Rio, j'ai adoré.