Après mon 1er bus de 2h30 jusque El Calafate, j'arrive bien en avance pour mon vol à Bariloche qui décolle dans 4h. J'ai également bien le temps de me rendre compte que les voleurs de Génie sont dans le même vol que moi, zut! Au décollage, la vue est superbe. On passe au dessus de lagunes bleues turquoises.

Au plus on se rapproche de Bariloche, au plus le décor devient montagneux. 1h45 plus tard, on arrive.

Je loupe le bus de peu, et on me dit que je dois attendre 2h le prochain, sinon c'est taxi. Troisième option: je fais du stop. La 5e voiture me prend, c'est un loueur de voitures de Bariloche. Il ne prend habituellement personne en stop mais me dit que j'avais une bonne tête, c'est bon à savoir. Il me laisse au pied de mon hostel, l'Hostel Inn. C'est quand même pas mal le stop, c'est rapide, tu parles avec des locaux et ça ne coute rien! Je précise que je fais du stop ici car en Patagonie, ce n'est pas dangereux. Je n'en ferai pas à Buenos Aires par exemple!! L'hostel a une vue superbe sur le lac Nahuel Huapi, c'est globalement pour cela que je l'ai choisi.

Dans mon karma de folie, je vois le couple voleur de Génie qui arrive à l'hostel. Ils ont du se demander comment j'ai fait pour arriver bien avant eux. Heureusement pour moi, ils se sont trompés d'hostel. Allez ciao! 

Le reste de la journée, je regarde un peu ce qu'il faut faire ici et je vais faire des courses dans un VRAI supermarché enfin!! Du coup je me lâche! Viandes, légumes, c'est Noël! Le soir, je dine à l'hostel, discute un peu avec un basque de ma chambre et vais me coucher très tôt car je suis encore bien creuvée par ce nouveau voyage, bien que Florencia que j'avais rencontré à Salta m'ait proposé de sortir avec ses amis. 


Dimanche, je me lève tôt, à 8h, pour profiter au max de la journée. Pour la première fois depuis le début du voyage, je vais passer la journée seule, et ça me fait plaisir! Bon petit dej avec vue sur le lac ensoleillé et les montagnes enneigées en fond, je suis prête pour entamer une journée bien sportive (ce qui continuera d'épater les parents, et ce qui m'épate également à vrai dire). Je prends un bus jusqu'au km 18, et je loue un vélo pour faire le circuito "chico", c'est à dire 27km dans les montagnes à base de grosses montées et grandes descentes, pour découvrir la laguna el Trébol, puis le lago Moreno, la Bahía Lopez, le Puerto Pañuelo, l'hotel Llao Llao et le Lago Nahuel Huapi.

C'était cool, mais j'ai bien bien galéré quand même. Je me rends compte que je n'ai absolument pas les muscles appropriés pour faire du vélo en montagne! J'avoue que je ne ferai pas beaucoup de montées sur mon vélo.. mais pour le coup, je vois pas mal de points de vue vraiment jolis et je profite, à mon rythme. Je pique nique à Puerto Pañuelo au bord du Lac Nahuel Huapi au calme. Au final, je rends mon vélo à 15h, après 4h d'efforts. Histoire de bien m'achever, je décide de continuer par l'ascension du cerro Campanario, d'où on a la plus belle vue sur les lacs et les montagnes de la région. 30min de montée assez raide qui me paraissent interminables, mes jambes me prient d'arrêter mais je n'abandonne pas! En haut, c'est magnifique! Une vue à 360 degrés sur tous les lacs et montagnes qui entourent Bariloche. Bon, je n'ai pas eu trop de chance, car j'ai eu le droit une fois en haut à une tempête de neige. Je redescends donc rapidement mais je sais que je reviendrai un jour plus ensoleillé pour profiter du panorama. Bilan: j'ai eu les 4 saisons en une seule journée: sur mon vélo, j'ai eu du soleil, des nuages, de la pluie et du vent.. au cerro campanario de la neige .. j'ai eu très chaud, très froid, c'est très particulier! 

Le soir, je suis cassée de partout! Je retrouve deux français à qui j'avais parlé sur le groupe Backpackeuses en Amérique du sud sur facebook, Jessica et Sylvain, la trentaine, des amis qui voyagent ensemble depuis un mois ensemble en Amérique du Sud. On passera les prochains jours ensemble à Bariloche et ce jusqu'à San Martin de los Andes, d'où je passerai la frontière. Le soir, petite popote, petite papote et au dodo. 


Lundi, première journée tous les 3. Ce qui est cool c'est qu'ils sont assez flex sur les trucs à faire, donc je me permets de proposer des programmes qui puissent aller à tout le monde et avec la météo. Aujourd'hui, on repart dans le coin du circuito chico mais pour se balader dans le parc Llao Llao à pied. On commence par la montée du cerro Llao Llao, du haut duquel nous avons une vue complémentaire à celle du cerro campanario. Le vent souffle bien fort, mais la vue est top.

On redescend un peu pour trouver notre stop pique nique avec une vue très sympa sur les lacs et les montagnes. Nous continuons notre chemin vers la plage de Villa Tacul, qui doit être un bon spot l'été! On pousse jusqu'au mirador Tacul, où nous nous accordons 15mn de sieste au bord de la falaise. Le soleil tape, c'est trop bon, ca faisait trop longtemps! On s'endort presque mais les nuages et le froid nous rappellent ensuite à l'ordre. On finit notre boucle par le sentier de los arrayanes, où nous découvrons des arbres couleur cannelle, incroyablement beaux et tordus.

Ce sont des oeuvres d'art à eux tous seuls! J'en suis amoureuse, on dirait Grand mère feuillage dans Pocahontas. Au retour, je discute dans le bus avec un petit papi local de pas mal de sujets.. j'apprends que tous les jeunes que l'on voit dans la rue avec la même doudoune sont en fait des bacheliers qui viennent fêter la fin du lycée pendant 1 semaine à Bariloche. Mais papi n'est pas content, les jeunes envahissent la ville et viennent juste ici pour boire et faire la fête. Ca ne fait pas une super pub pour la ville. 

Après cette journée de balade au final plutôt intense, on rentre à l'hostel bien fatigués par le vent, et j'irai dormir encore plus tôt que d'habitude: 21h30! Bon c'est sans compter sur ce chinois mal éduqué qui rentrera ensuite dans le dortoir et fera comme chez lui: lumières allumées, et vas y qu'on déballe tout, qu'on prend sa douche, qu'on allume son ordi.. j'ai du pêter un cable deux fois pour qu'il comprenne mon énervement puissance 10000. 


Mardi, la météo prévoit de la pluie. Du coup on se motive pour une journée de trek jusqu'au Refugio Frey. On nous annonce une balade assez tranquille de 8h, avec juste une montée jusqu'au refuge entre deux un peu plus compliquée. Mais au final, ce sera bien différent de ce à quoi on s'attendait au départ. Nous prenons le bus 55 jusqu'au cerro catedral, la station de ski de Bariloche, et nous entamons notre trek par un petit chemin qui longe de haut un lac. Il y a pire comme vue! 1h30 plus tard et la partie fun commence! On a déjà gagné 20mn sur le chrono annoncé au départ, on est motivés! Bon, nous n'avions pas réalisé qu'on allait manger de la neige jusqu'à la fin! Ca commence plutôt gentiment avec juste une bonne couche de neige sous nos pieds, puis, plus on monte, plus on commence à s'enfoncer dans la neige. Beaucoup, beaucoup trop!

A un moment donné, on se rend compte que l'on a perdu le chemin et que nous créons nos propres traces,au lieu de marcher dans les traces des précédents. Bon, tant pis, on essaye de retrouver le chemin en montant une montagne en pic, mais cela se révèle être une véritable épreuve, car à chaque pas, on s'enfonce au minimum jusqu'au genou.. on essaye donc des techniques innovantes pour ne pas s'enfoncer dans la neige.. le roulé boulé en remontant la montagne, la marche à quatre pattes.. on aura tout vu. Heureusement, après une hésitation à faire demi tour, on retrouve le chemin. Et tout de suite, c'est quand même plus facile!

On marche toujours dans la neige mais au moins on ne s'enfonce plus! On commence tout de même à bien se fatiguer, et la dernière demi heure est assez dure. D'autant plus que Sylvain ayant eu la bonne idée de me pousser dans la neige, j'ai pêté un de mes batons (à savoir un bout de bambou) qui m'aidait tout de même bien pour avancer jusque là. Après 2h15 à lutter dans la neige et quelques mirages plus tard, on voit enfin le Refugio Frey. Alleluia!!

La dernière montée est bien rude, on s'enfonce encore et encore, il neige de plus en plus fort, mais ca y est!! Montée en 3h45 au lieu de 4h, en s'étant perdus bien 30min.. On est trop fiers de notre ascension! Pause thé/chocolat/bière au refuge bien méritée. Je sympathise avec les gérants du refuge qui m'offriront au final mon thé, c'est cool! Avant de déjà repartir, nous cherchons en vain des sacs plastique qui pourraient nous aider à faire toute la descente sur les fesses. C'est un gros fail, on va donc se mouiller les fesses! Au retour, on va exploser le chrono. Nous ferons la descente sur les fesses ou en mode ski sans skis (il faut s'imaginer de jeunes adultes qui courrent et qui glissent stupidement en essayant de ne pas tomber à la renverse).

On fait donc la première partie enneigée en 1h contre 2h15 à l'aller, pour finir la balade en un record de 6h au lieu de 8h! Et on arrivera en bas en même temps que les mecs qui bossent au refuge, qui sont partis en même temps que nous comme des flèches. Nouvelle fierté! Dans le bus du retour, on se sent tellement bien! Creuvés, mais super contents! Le soir, il ne faut pas compter sur nous pour faire la night, tout le monde va se coucher après une bonne séance d'étirements. 


Mercredi, on savait déjà que nous allions avoir besoin de repos après notre rando de la veille. Une journée tranquille au top nous attend. Je propose d'aller dans le quartier Colonia Suiza, où se tient tous les mercredis et tous les dimanches une "feria", une fête locale où l'on peut manger des spécialités du coin pour pas cher, et acheter de l'artisanat local. Il fait super beau, on a de la chance, c'est parfait pour se balader et se poser dans ce petit quartier atypique.

Tout a l'air trop bon, difficile de choisir ce qu'on va manger. Petite bière des familles pour méditer sur notre menu du midi (oui, on a de gros dilemmes en voyage). Avec Jess, on se partage au final une truite petits légumes, un hamburger de lentilles et des frites maison, c'est pas mal du tout.

Ensuite, c'est sieste au soleil pour tout le monde sur le banc de la table, puis pause dessert bien méritée après tant d'efforts. Je partage avec Sylvain un cheesecake à la framboise et un brownie coulant avec des noix et du dulce de leche par dessus.. on est bons pour une autre sieste.

 Vers 16h, il est temps de repartir direction le cerro campanario, car nous voulons profiter de cette journée sans un nuage pour retenter l'ascension avec une meilleure vue que celle que j'avais eu le dimanche. La montée n'est pas forcément plus évidente que le jour où j'avais fait 27km de vélo, car nos muscles sont tous endormis. Je réussis tout de même à monter en 20mn contre 25mn dimanche, bravo Marmar. En haut, c'est le spectacle!! On s'en prend plein la vue.. des lacs à perte de vue ensoleillés par le reflet du soleil, des petits archipels au milieu des lacs, et en fond des montagnes encore enneigées.

Il fait tellement bon qu'on y reste deux heures, posés sur nos chaises à regarder le soleil se coucher petit à petit.. incroyable! 

Au retour, on tente de faire du stop pour ne pas attendre le bus mais c'est un fail.. nous sommes 3, à coté d'un arrêt de bus et à deux pas d'un virage. Tant pis on fait comme tout le monde et on prend le bus. De retour un peu tard à l'auberge, ce sera donc une soupe et au lit. 


Jeudi, c'est journée chill sur la terrasse de l'hostel! Il fait super super beau, pas un nuage à l'horizon. Après un petit dej tardif, je m'aventure sur la terrasse et finalement je vais y rester toute la journée. Je passe du combo legging-polaire à short-brassière-crème solaire. Ca fait trop du bien de pouvoir rebronzer après ces 3 semaines dans le froid en Patagonie! Le midi, Sylvain nous fait la surprise de préparer une salade de riz bien sympa. Repas en terrasse avec en prime une danette en dessert, c'est vraiment jour de fête!

L'apres midi, la bronzette continue, rythmée par un coup de téléphone avec ma petite Laurie et une pause alfajores achetés la veille à la Colonia Suiza (un à la framboise, l'autre au dulce de leche, oh my god... oui je parle un peu trop de bouffe). Bref, on a repris des couleurs, rechargé nos batteries (et actualisé mon blog en prime), c'est top! Le soir, on se fait une tartiflette maison, avec attention du gouda, du gruyère et du fromage 1er prix en guise de reblochon! Mis à part le lard qui a le goût de poulet, on est plutôt fiers de notre tartiflette! On a juste vu un peu large..

Ce soir là, nous rencontrons également Nathan, un marseillais kiné de 26 ans qui se fait un petit tour du monde décousu. Même pas 5mn après les présentations, on lui propose de partir en voiture demain avec nous jusque San Martin. Et voilà, notre voiture est au complet!